UNE POLITIQUE DE SANTÉ, POUR QUOI FAIRE ?

Situation sanitaire désastreuse pour la population, progrès scientifiques et ambitions sociales, ont poussé la société française à passer durant la première moitié du XXème siècle d’un système santé basé sur la charité à un système de santé construit sur deux piliers : l’Hôpital public et la sécurité sociale.

Ce système, reconnu comme le meilleur au monde par l’OMS jusque dans le début des années 2000, a fait ses preuves en termes de progrès des prises en charge, d’amélioration de la santé de la population. Or il n’a pas cessé depuis plus de 30 ans d’être attaqué et démantelé par des réformes successives provoquant inévitablement des manques et des failles qui se sont bien révélées à l’occasion de l’épidémie COVID 19.

 

  • Une gestion de l’hôpital exclusivement guidée par la recherche d’économies, entraînant par exemple une pénurie des stocks de masques,
  • une politique industrielle quasi inexistante rendant la France dépendante des autres pays et ne lui permettant pas de répondre à ses besoins de tests, de masques ou de matériel médical,
  • des réductions de lits et de personnels dans le secteur hospitalier qui ont demandé de gros efforts d’adaptation, logistiques, humains et éthiques,
  • des soins de ville manquant de moyens de coordination…

Autant de constats qui devront conduire à l’abandon immédiat des logiques mortifères ayant fragilisé à l’extrême notre système de santé. Il est temps de redonner les moyens nécessaires aux besoins de santé de la population.

Cette épidémie a également mis en lumière que le concept de santé est global et ne pouvait être abordé et organisé sans lien entre hôpitaux, structures sociales et médico-sociales et soins de ville.

  • Par manque de moyens sanitaires, le gouvernement a dû confiner la population dans des conditions souvent difficiles et pendant une période particulièrement longue.
  • Par manque de moyens logistiques, les équipes ont dû faire des choix difficiles dans la priorisation des patients.
  • Par manque de moyens matériels, les salarié.e.s ont dû faire face au manque de protections individuelles et ont parfois mis en danger leur vie pour sauver celle des autres
  • Par manque de moyens humains, les salarié.e.s ont été soumis.es à des rythmes difficiles et les soins ont dû être priorisés.

Il semblerait qu’« ils » n’aient pas l’intention de prendre le temps d’analyser la situation sous tous les angles, de reconnaître certaines évidences et encore moins de reconnaitre leur responsabilité. Au contraire, pour certains cette situation est l’occasion d’accélérer la mise en œuvre des projets concernant la réorganisation du système de santé et de son financement. Dans cette stratégie, le gouvernement en place et le grand patronat trouvent des intérêts communs qu’ils sauront défendre ensemble.

La question de l’intérêt général doit devenir l’alpha et l’omega de toutes les décisions concernant la politique de santé. Dans ce cadre, il n’est plus admissible que l’argent public et celui des patients soient engloutis par un secteur lucratif de plus en plus gourmand et ambitieux en termes de retour sur investissement et d’implantation.

Dans le cadre d’une protection sociale solidaire, le développement d’un service public hospitalier de proximité et de qualité est la seule option pour assurer à la population et à la société que tous les moyens sont mis en œuvre dans le cadre de l’intérêt général.

Tou.te.s les salarié.e.s du secteur sanitaire, social et médico-social, du public comme du privé, vivent les mêmes difficultés au quotidien. Nous devons défendre ensemble une réforme du système qui permette de concentrer les énergies vers la construction d’un monde meilleur.


Vous trouverez dans ce document une synthèse des propositions que la CGT porte en termes de développement d’un grand service public de Santé et d’Action Sociale. Il y a urgence.

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