Pose de la première pierre des nouveaux bâtiments d’ambulatoire à l’Hôpital du Mans, la CGT y est allée pour protester !
La pose de la première pierre est pour la CGT l’occasion de dénoncer une nouvelle fois les mesures d’économies que la ministre de la santé vient de présenter dans le cadre du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2018.
« Il y aurait encore une marge de manœuvre importante », « 30 % des dépenses ne seraient pas pertinentes », voici comment Mme BUZYN essaie de justifier les 4,2 milliards d’€ d’économies espérés sur les comptes de l’assurance maladie, dont 1,7 pour les hôpitaux.
Parmi les mesures phares, le développement de l’hospitalisation ambulatoire qui d’ici 2022 devra concerner 7 patients sur 10. Cette approche comptable qui vise à réduire le nombre de lits qui « ne servent à rien » selon la ministre, ne va qu’accroitre la saturation des services d’urgences et l’inégalité d’accès aux soins sur le territoire.
La CGT ne s’oppose pas à la modernisation de l’hôpital et à ses investissements, elle dénonce simplement ce projet de bâtiment dédié à l’ambulatoire qui s’inscrit dans les politiques de restriction budgétaire menée depuis des années par les différents gouvernements.
L’ambulatoire, parlons-en !
- Sur quels indicateurs, quelles analyses, ce chiffre de 7/10 est-il avancé ?
- A-t-on tenu compte du vieillissement grandissant de la population ? Une personne âgée sera-t-elle en capacité de pourvoir à ses besoins, gérer les actes de la vie quotidienne, seule, chez elle ?
- Est-on certain que les structures d’aval (SSR – soins à domicile – rééducateurs – médecins généralistes…) seront en mesure de prendre le relais de l’hôpital, dès la sortie du patient ?
- Quid des frais de transport supplémentaires que cela risque d’occasionner pour l’assurance maladie, alors que le ministère veut encore les réduire ?
- Comment l’avis du patient sera-t-il pris en compte ?
- Pourquoi, dans le même temps, le ministère développe t’il les « Hôtels Hospitaliers », structures privées installées, à proximité de l’hôpital, quand ce n’est pas sur ses propres terrains !
- A-t-on envisagé les conséquences que cela va produire sur les services d’urgences qui seront les premiers sollicités en cas de complication dans les heurs qui suivront un acte ambulatoire.
Il ne suffit pas de réaliser un acte technique (pose d’une prothèse de hanche par exemple), il est important ensuite de s’assurer que le patient aura bien récupéré sa mobilité (rééducation), son état de santé pour rentrer à domicile dans de bonnes conditions.
Toutes ces mesures n’ont d’autres objectifs que de réduire les dépenses de santé, de transférer aux assurés sociaux un reste à charge de plus en plus important avec une augmentation incessante du prix des mutuelles complémentaires (pour celles et ceux qui pourront encore se les payer !).
Ces nouvelles mesures liées au développement de l’activité ambulatoire, ne font que venir accentuer toutes les autres mesures que nous ne cessons de dénoncer depuis des années : Financement à l’activité (T2A), ONDAM sous dotés,…, et qui dégradent au quotidien les conditions de travail des personnels et la prise en charge des patients.
Elles remettent en cause le principe même d’une Sécurité Sociale solidaire faisant face aux défis d’aujourd’hui et de demain.
La CGT propose une vision profondément différente : une reconquête de la Sécu, socle de la protection sociale, qui conjugue le travail, la santé au travail, la santé publique. Dans ce cadre, l’Hôpital public doit y tenir une place prépondérante.